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Coïncidence de date ? (suite et fin)
En tout cas, depuis
son début, les découvertes scientifiques commencèrent
à progresser à une allure vertigineuse, amorçant
un décollage sans précédent qui allait rapidement
permettre à l'humanité d'asservir la planète, la
matière, l'énergie. Les hommes voyaient littéralement
naître sous leurs yeux « un nouveau ciel et une nouvelle terre
», comme le disait Jean. Il serait trop long de citer tous les savants
qui, par leurs découvertes, ont amélioré le bien-être
matériel. Cette explosion de découvertes sans précédent
montre bien que le XIXe siècle est un siècle
« à part ». Le prix Nobel, Sir William Lawrence Bragg,
note sur son graphique de l'incidence des inventions, à partir
de 1844, une hausse abrupte de la courbe « que je n'arrive
pas à expliquer », soulignait-il. Emile Broussais, fils du
médecin bien connu, annonce en 1842 la régénération
du monde et écrit qu'elle se fera par le biais d'une nouvelle religion.
Ce Broussais était un des disciples de l'illustre
savant suédois Swedenborg, qui abandonna les
sciences matérielles après avoir reçu des inspirations.
Il inspira une secte, La Nouvelle Jérusalem, et mourut en
1744, révélant que, dans cent ans, on verrait la nouvelle
Jérusalem. C'est-à-dire le début d'une ère
nouvelle en 1844. Coïncidence ?
Autour de cette date, l'astronome français
Le Verrier réussit à calculer l'existence d'une nouvelle
planète du système solaire, Neptune, qui, en astrologie,
est l'archétype de l'intégration universelle, de l'adhésion
à l'unité supérieure, de la révélation
spirituelle. La planète cosmique par excellence, que l'Allemand
Galle découvrira finalement en 1846 (I). Plus
d'un siècle auparavant, Isaac Newton, le célèbre
physicien anglais, détermine, lui aussi, l'approche du second avènement
du Christ vers les alentours de cette date. La majorité des dates
trouvées par des centaines d'inspirés, de voyants ou de
scientifiques à l 'Est comme à l'Ouest se situe entre 1840
et 1860. Et 1844 figure dans les calculs des
érudits de la Bible d'une manière beaucoup plus frappante
que n'importe quelle autre année (2). 1844,
l'année où Morse questionnait le ciel : "Qu'est-ce
que Dieu a forgé ?" Il venait de lancer dans les airs le premier
télégramme par câble reliant Washington et Baltimore.
Plus prosaïquement, c'est vers ce moment-là qu'est proclamé
la fin de l'esclavage par l'Angleterre (1843) et par la France (1848)
mais c'est aussi le début de grands bouleversements que nous connaissons
depuis.
Chaque siècle,
certes, a connu des « messies », mais aucun ne peut se vanter
d'en avoir groupé autant. Il est vrai que chacun interprète
à sa manière les écritures saintes.
Certains soutiennent
que le retour du Christ a eu lieu lorsque les Apôtres le virent
après sa « résurrection ». Dans ce cas, il n'aurait
pas tenu sa promesse ; « J'ai encore beaucoup de choses à
vous dire », car il n'a rien dit de plus.
D'autres pensent que
la descente de l'Esprit-Saint à la Pentecôte signifiait son
retour. Etrange, car les Evangiles spécifient que le Christ reviendrait
avec un corps. Le Christ a tant parlé de son retour dans «
la Gloire du Père » que les premiers chrétiens scrutaient
souvent le ciel. Les Evangiles indiquent qu'il doit revenir à la
fin du temps des gentils. Les gentils de son époque étaient
les non-juifs, la société de Palestine se divisant aux yeux
des juifs, en juifs et non-juifs ou gentils (3).
Il ne restait plus beaucoup de Juifs après les guerres de Judée,
et, en 673, la conquête arabe chassa définitivement les communautés
juives. Le temps des gentils commençait donc.
Il est intéressant
de savoir qu'en 1844, un décret du sultan Ottoman promulgué
par suite de pressions européennes permettait pour la première
fois aux juifs de retourner en Terre sainte pour s'y établir. Ne
serait-ce pas là la fin du temps des gentils ? Car, à partir
de cette date, les juifs ont commencé effectivement à rentrer
«chez eux», d'abord par petits groupes isolés, puis
par vagues, les fameuses «aliya» jusqu'à la fondation
officielle de l'état d'Israël en 1948. Dieu semble un bon
allié pour ces juifs qui convoitent la "terre promise"
jadis au peuple hébreux : il est écrit qu'à la fin
des temps, il regrouperait son peuple de parmi les nations, le désert
refleurirait, la vallée d'Accor se réjouirait. Bénis
soient les pieux scribes !
Les Evangiles indiquent
aussi qu'Il reviendrait lorsque sa «Bonne Nouvelle» aurait
fait le tour de la terre. Ce qui est alors un fait accompli.
La Bible et le Coran
affirment enfin qu'à la «fin des temps»,
les étoiles tomberont du ciel (4), le soleil s'obscurcira,
la lune deviendra rouge, les montagnes seront réduites en poussières
! Entre les années l830 et 1860, des hommes fIxaient avec perplexité
et inquiétude le grand halo qui entourait le soleil. Beaucoup regardèrent
avec effroi le ciel, cette nuit de l843 où une comète
géante à queue de feu déchira la pénombre.
Certains dirent que
cette comète filant vers l'humanité apportait la «fin
du monde». L'intense pluie d'étoiles de 1866 impressionna
aussi fortement les observateurs. Tous ces signes du ciel plus de nombreux
tremblements de terre furent des sujets de discussions et de spéculations
les plus terrifiantes. Certes, les hommes ont toujours craint les éléments,
mais leur ampleur et leur multiplicité avaient quelque chose d'inquiétant.
N'existe-t-il pas un signe dans le ciel pour chaque chose sur terre ?
Rappelons-nous l'étoile guidant les mages vers Bethléem.
D'après cette enquête
hétéroclite, il ressort que les années comprises
entre 1840 et 1860 devaient avoir une signification particulière,
avec 1844 comme date la plus probable
de l'Avènement. Nietzsche est né cette année-là.
Coïncidence ?

SWEDENBORG, illustre savant, philosophe
et théosophe suédois. "Swedenborg, savant, physiologiste,
ingénieur responsable d'inventions multiples, est gratifié
en son âge mûr de révélations divines, dont
il entend faire bénéficier l'humanité grâce
à la publication des secrets qui lui ont été communiqués
par les anges du Seigneur. Arcana cœlestia (1741-1758)
et de nombreux ouvrages exposent la chronique de ses visions, et l'économie
du monde surnaturel, aussi familière à Swedenborg que le
monde naturel, auquel il avait consacré son Œconomia
regni animalis (1740-1741), bréviaire d'anatomie et de
physiologie scientifiques. Les œuvres eschatologiques de Swendenborg
ont connu une considérable diffusion à travers l'Europe,
au point que Kant lui-même, riverain de la Baltique, s'est cru obligé
de consacrer un livre à la réfutation du Suédois".

(1) Un demi-siècle auparavant, Herschel en avait
découvert une autre, Uranus, symbole de la révolution, du
progrès technique, des inventions ! 
(2) Le second avènement, ou
retour du Christ en gloire, était l'obsession des auteurs comme
Wolff en Asie, Edward Irving en Angleterre, Masan en Ecosse, Davis en
Caroline du Sud, Léonard Kelber en Allemagne... 
(3) Appelés goyyims aujourd'hui. 
(4) Image allégorique quand on sait que la plus
petite étoile est plus grosse que la terre. Une seule suffirait !

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