Sommaire

La concurrence maitrisée

PLUS DE RESPECT POUR LES COMPÉTENCES.

“Avec la concurrence qui se fait dans le travail et parmi les vendeurs, c'est le public qui se fait juge du métier ou du produit mais le public ne possède pas de compétence rigoureuse et juge selon l'apparence.
nietzschePar conséquent, l'art de faire paraître, et peut-être aussi le goût, se développeront sous la domination de la concurrence, mais la qualité de tous les produits devra s'amoindrir.
- Donc, pour que la raison ne perde pas sa valeur, il faudra mettre fin, un jour ou l'autre, à cette manœuvre et instituer un principe nouveau qui s'en rendra maître. Seul, le chef de métier devrait juger les choses du métier, et le public devrait se conformer à son jugement, confiant en la personne et en la loyauté du juge. Alors, point de travail anonyme ! Il faudrait du moins qu'un expert pût être garant de ce travail et donner son nom en gage, lorsque l'auteur est obscur ou reste ignoré. Le bon marché d'une objet trompe aussi le profane d'une autre manière, car seule la durabilité peut décider si le prix de l'objet est vraiment modique ; mais il est difficile et même impossible pour le profane d'apprécier cette durabilité.
- Donc : ce qui fait de l'effet pour les yeux et ce qui est d'un prix modique l'emporte maintenant dans la balance, et ce sera naturellement le travail de la machine. D'autre part, la machine, c'est-à-dire la cause de la plus grande rapidité et de la facilité dans la fabrication, favorise, elle aussi, l'objet le plus vendable : autrement on ne ferait pas avec elle un bénéfice sensible ; on l'utiliserait trop peu et elle s'arrêterait souvent. Mais, comme c'est le public qui décide de ce qui est le plus vendable, il choisira les objets de plus belle apparence, c'est-à-dire ce qui paraît bon et bon marché.
- Donc, dans le domaine du travail, notre devise doit être aussi : « plus de respect des capacités ».”
(F. Nietzsche, Le Voyageur et son ombre, §280)

Ce texte de Nietzsche nous semble très actuel.

Plus de respect des capacités humaines ! Les machines ne font pas tout ! En fait, si nos ministres étaient compétents dans leurs domaines respectifs, ils seraient les garants de la qualité de ce qu'on vend. A moins que des organismes de consommateurs indépendants l'indiquent au moyen de labels, car il n'est pas facile de se défendre face à des grosses sociétés anonymes ! On est tous attirés par les bas prix, mais la qualité des produits en est amoindrie : certains appareils qu'on nous vend actuellement ne durent que quelques années. Ce n'est pas une économie. Il faudrait maitriser les effets de cette concurrence. En France, certains labels sont menacés par la tendance ultralibérale de la Communauté Européenne.

« L'imagination est plus importante que la connaissance. » (A. Einstein)

Suite
  IDDN Certificat