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Postface
Nous, les prodigues
et les riches en esprit, qui nous tenons au bord des autoroutes de l'information
comme des fontaines, nous ne pouvons empêcher personne de venir
puiser dans nos eaux claires et néanmoins profondes... (pour paraphraser
Nietzsche).
Vous voyez, c'est un site qui tire le web
par le haut en apportant un peu de
culture.
Nous avons choisi Nietzsche, lequel ne nous enferme pas dans un système
de pensée, pour avoir un débat contradictoire. Nietzsche est le
type même du contradicteur : utile rien que pour faire réfléchir... Il
ne voulait pas qu'on le suive, à la différence de Jésus. Il n'avait pas
de doctrine, et, par delà le bien et le mal, il disait : oui, c'est parfait
ainsi, il n'y a rien à rejeter. C'est son acquiescement supérieur,
avec sa compréhension des choses.. Pourtant il ne reconnaissait
pas de vérité absolue... ni Dieu, ni volonté divine dans la conscience
humaine. Dieu n'est qu'une hypothèse...
Le but : inviter les esprits curieux
à la confrontation. La religion chrétienne a toujours suscité des passions.
D'après la Bible, les prodiges et les miracles étaient réservés aux Hébreux
dans l'Antiquité, c'était un signe de Dieu. Aujourd'hui, les miracles
sont accomplis par la science et l'ingéniosité des hommes, c'est prodigieux
et nous en sommes tous très heureux... Selon notre éducation,
nous sommes plus ou moins attachés à cette idiosyncrasie
morale.
L’expérience révèle
que certaines catégories d’esprits sont parfois bien loin d’accepter un
dialogue sincère: des résistances se font inévitablement jour au-delà
de certaines limites, dont les moins sérieuses tiendraient probablement
de l’ignorance ou de l’éducation reçue. On peut aussi songer à l’incapacité
de beaucoup à mettre en uvre un authentique détachement indispensable
à l’accès au monde adulte à l’égard des valeurs d’abord projetées sur
les représentations parentales [note2].
On en voudra pour preuve la croyance illusoire en une divinité anthropomorphique
subjective [note3] présente
non seulement dans nombre de cas individuels, mais courant encore dans
toute l’histoire de l’humanité. Dans une acception non freudienne, l’état
« inconscient » caractéristique de l’enfant ou du primitif, duquel toute
la culture pourrait être envisagée comme tendant au renforcement en dévalorisant
implicitement toute prise de position consciente, active, réflexive, à
l’égard du monde, est loin d’être l’exception, privant le sujet d’une
vie psychique autonome. Qu’il puisse être effectivement dépassé est simplement
notre conviction.
Le thème central : la confrontation
entre philosophie et religion, entre raison et foi, n'est peut-être pas
du goût de tout le monde. Mais il faut savoir que la philosophie et la
science furent calomniées par saint Paul et ces
successeurs. En fait, tout est question de pouvoir, de volonté
de puissance et de rapports dominant-dominé dans la société.
Le besoin d'avoir un jugement a conduit des philosophes à ériger
leur pensée en système, et la philosophie serait un système
de pensée, avec la logique et la morale. C'est dépassé
depuis que Nietzsche a cassé la baraque. Même par delà
le bien et le mal, on revient toujours à une morale, à dire
ce qui est bon ou mauvais. Nietzsche n'échappe pas à la
règle.
C'est pour provoquer
cette nécessaire démarche que nous avons choisi de parler des sujets
qui fâchent. Comme il y avait un créneau porteur en citant Nietzsche,
nous l'avons pris : c'est une cible. Et qui d'autre l'avait fait avant
? Des questions et des thèses controversées forment l’essentiel du contenu.
Certaines sont inédites, d'autres déjà publiées.
On trouvera chaque fois que possible des indications bibliographiques
qui permettent un éventuel approfondissement.
Voici, au fil des pages, le résultat
de nos recherches. Ce n'est pas de la littérature. Il est possible
que ces pages contiennent quelque erreur. Nul n’est infaillible. Même
les plus grands écrivains ont été l’objet de critique. ;-) Surtout, sachez
qu'aucune secte ne se cache derrière. Ce serait le comble, pour
un site dédié à Nietzsche, cet éducateur pour
la pensée libre qui a mis en garde contre les sectes, ce nouveau
commerce dont il est question dans Généalogie
de la morale. Effectivement, il existe bien
dans le rapport officiel sur les sectes un "club des surhommes" pour ceux
qui ont de l'argent à perdre et qui ont encore besoin d'un gourou.
Ils n'ont pas bien lu Nietzsche ! Dans sa préface à Aurore,
il nous dit quelques mots sur la philologie,
cet art vénérable qui enseigne à bien lire !
Ce site de ressources gratuites en français,
c'est aussi pour répondre à l'Appel de Cotonou
(1995) de Jacques CHIRAC sur la fracture numérique et les dangers
de l'uniformisation culturelle par l'usage presque exclusif de la langue
anglaise.
Il faut défendre nos droits et nos libertés, conformément
à l'article 19 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme (rédigée par René
Cassin) : "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression,
ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour
ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération
de frontières, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit."
Note : L'idiosyncrasie
morale, cette conscience morale qui, selon le discours du curé
savoyard de Rousseau, dans Émile ou l'éducation,
serait innée et quasi générale.
note 2 : On sait qu'on doit à
C-G Jung d'avoir établi à partir de l'analyse des névroses que l'image
que l'enfant se forme de ses parents dépend au moins autant du psychisme
de celui-là, dans sa structuration même, que de leur personnalité réelle.
note 3 : Le Soi, l'archétype
de la totalité, centre régulateur de la personnalité individuelle, sera
ordinairement perçu comme pouvoir trans-personnel et transcendant le moi,
en d'autres termes, Dieu.
note : La philologie est
enseignée au collège ou au lycée : c'est l'étude
de texte.
C'est en 1995 que Mr. Jacques CHIRAC, le Président
actuel de la France, lançait, à Cotonou,
cet appel :
« La révolution de l'information passe dorénavant
par les ordinateurs connectés. Nul n'en conteste les aspects bénéfiques.
Soyons aussi conscients des dangers que cette révolution recèle
: celui de voir se creuser encore, et de manière irréversible,
l'écart entre pays riches et pays pauvres, celui aussi de l'uniformisation
culturelle. Ainsi, aujourd'hui, 90% des informations qui transitent par
Internet sont émises en langue anglaise, parce que les outils et
les serveurs sont dédiés à l'usage exclusif de cette
langue [...] J'appelle la
francophonie à prendre la tête d'une vaste campagne pour
le pluralisme linguistique et la diversité culturelle sur les inforoutes
de demain »
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