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Vrais disciples et faux apôtres
"Comment a-t-on pu éliminer le contexte historique et donner à
ces contes orientaux valeur de vérité, de confiance ? “
En ce temps-là, le royaume d'Israël
était sous domination romaine et la dynastie Hérodienne usurpait
le trône.
Si l'on se réfère aux sources historiques,
surtout à Flavius Josèphe, l'historien Juif qui prit le parti
des Romains, on ne retrouve pas de Jésus et la lignée
des rois s'était éteinte depuis longtemps. Hors de la
réalité historique, un Jésus de la lignée de David suivi par une "foule"
de compagnons armés, des Zélotes pour la plupart, mais désemparés lorsque
pour Jésus cela tourne mal et qu'il abandonne la rébellion pour un royaume
virtuel, spirituel, celui du Ciel, on comprend que Jésus était
tout désigné pour restaurer le royaume d'Israël et monter sur le
trône (cf. Annonciation), mais la rébellion fut réprimée sévèrement
par les Romains et, pour un roi sans royaume, il n'y a pas d'autre issue
que de régner dans l'Au-delà.... Judas, le Siccaire (Is-cariote)
et fils de Simon le Zélote, va trahir le Maître, un seigneur
sans royaume. C'est le drame. Simon-Pierre, un hors-la-loi (Benjonas)
qui reniera son Maître trois fois, n'était pas le disciple
préféré de Jésus, et il est pourtant choisi
comme le premier père de l'Église.
Le désarroi des disciples, à la mort de
leur maître, les a-t-il fait délirer, fantasmer ? C’était des Galiléens,
des Juifs; ils portèrent la “bonne nouvelle” aux Juifs ; mais ils furent
ensuite persécutés, mis en prison ou exécutés. Croyaient-ils
en la résurrection, comme les pharisiens ou même Hérode ? Un certain
Saul était leur pire ennemi. Lui qui avait approuvé la lapidation d’Étienne,
s’en allait avec une escorte armée arrêter les adeptes de la
secte à Damas. La suite du récit du livre des Actes ne résiste
pas à la critique. Ce prétendu "pharisien" qui, de persécuteur
se fait apôtre, prêche son évangile et se proclame même
le ministre de l’Église des païens dans l’empire romain, après
avoir essuyé des échecs et rencontré l’adversité avec les Juifs, parle
au non de Jésus sans même l’avoir connu ! Le rôle de Saul devient vite
prépondérant et éclipse même celui des apôtres. De plus, le sort de
la communauté de Jérusalem est éludé, de même que les graves événements
qui eurent lieu par la suite. Il est vrai que le récit s’arrête brusquement,
sans conclusion, comme s’il était incomplet.
Saul, cet apôtre autoproclamé
qui n'a pas connu le Messie des Juifs, était en fait un petit fils
d'Hérode, "un jeune factionnaire fanatique et violent, toujours
prêt à en découdre", d'après Flavius Joseph.
Les Actes des apôtres, Ch.VIII 1-3 : "Saul ravageait
la communauté, pénétrant dans les maisons, il en
arrachait les hommes et les femmes pour les jeter en prison". Est-ce
qu'un criminel qui commande une milice armée, qui va demander au
Grand Prêtre des ordonnances de condamnation pour aller à
Damas (en Arabie Iduméenne) chercher d'autres adeptes et les faire
mettre en prison (Ch IX 1-2), qui est "citoyen romain", qui
est riche et paye ses compagnons (Ch. XX 33-34), qui est traité
avec tous les égards par les Romains alors qu'il est honni par
les Juifs, qui a droit à une escorte de 485 hommes pour son transfert
à Césaré, qui converse familièrement avec
Hérode Agrippa, qui est finalement gracié par César-Néron,
qui prêche un autre évangile, sa doctrine pour son église
après avoir raconté son chemin de Damas à sa façon,
cela n'est pas un peu trouble comme histoire ? N'y a-t-il pas la liste
de ces faux prophètes et faux docteurs (des fils d'Hérode)
dans Actes XIII, 1 ? Savez-vous qu'il y a plusieurs passages sur Saul
de l'historien Flavius Joseph qui le décrit comme un factionnaire
de sang royal, violent et toujours prêt à opprimer les plus
faibles ? (Antiquités Judaïques XX, 8) et dans les Guerres
de Judée, il raconte comment il a été avec Costobare
du coté des Romains pour écraser la sédition (Ch
II, 31) ? Toute l'histoire est là: Saul était petit-fils
d'Hérode et de Salomé qui avait obtenu le titre de "citoyen
romain" pour ses descendants. Ce "citoyen romain" ne pouvait
donc pas être un simple juif, son statut particulier de prince hérodien
lui donnait les égards et privilèges des Romains, si bien
qu'il se mit de leur coté, prêcha la soumission aux autorités
et put récupérer le petit mouvement de Juifs pieux résignés,
décimé après la révolte de Menahem (le "Consolateur"
annoncé par Jésus) qui aboutit à la chute de Jérusalem
(un désastre !) en l'an 70, et à Massada, pour l'étendre
petit à petit à tout l'empire romain. Saul est pris parfois
pour un fou, ou pour un imposteur. Il avait des crises d'épilepsie
et des hallucinations, parce que son géniteur avait contacté
la syphilis. Mais à cette époque et durant longtemps, la
folie fut considérée comme d'origine divine...
Or, tous ces évangiles
ont été écrits bien plus tard, en grec, et réécrits
trois siècles après, en latin, en éliminant la
moitié non conforme aux dogmes, d'après des mythes et
des légendes orientales... et on sait combien les Méditerranéens
aiment employer la périphrase, exagérer en racontant des histoires
et y mêler leurs croyances. Dans les fameux manuscrits de la Mer
Morte, c'est pareil : le Maître est Messie et Roi, fils de Jacob
et de Juda...et il rend la Justice. Mais, en Israël, il n'y a pas
d'autre maître que Yaveh, leur sauveur depuis toujours. Sauf pour
les collabos. Puisque Jésus (=Sauveur) est de descendance royale,
c'est un seigneur local qu'on a confondu avec le Seigneur-Dieu-Sauveur
de la nation... car, en plus, il était un vrai magicien depuis son voyage
en Égypte (il y aurait rencontré la Marie à Magdala). Nous pourrions
épiloguer longtemps sur cette affaire. - (cf. Robert Ambelain, Jésus
ou le mortel secret des Templiers, La vie secrète de saint
Paul, Les lourds secrets du Golgotha, Robert Laffont éd.).
Pour Alain
Danielou, philosophe indianiste, “Jésus est venu apporter un message
d’amour ; c’est St Paul qui a perverti son discours.” (A. DANIELOU,
auteur de nombreux ouvrages et musique, voir www.alaindanielou.org)
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