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Zoroastre

Zarathoustra

« Parmi mes œuvres, mon Zarathoustra occupe une place à part. En l'offrant à l'humanité, je lui ai fait le plus grandiose présent qu'elle ait jamais reçu. Ce livre, dont la voix porte au delà des millénaires, est non seulement le livre le plus haut qui soit, le vrai livre de l'air des cimes, c'est aussi le plus profond jamais surgi des trésors les plus secrets de la vérité, un inépuisable puits où nul seau ne descend qui ne remonte chargé d'or et de bonté. » (Nietzsche ; Ecce Homo)

Zoroastre (note), ce chamelier persan contemporain de Jérémie, fut le réformateur religieux qui introduisit le monothéisme en Perse vers 700 av. J.-C., insistant sur le dualisme lumière-ténèbres, dieu-diable, bien-mal. Selon le langage des prophètes, l'esprit c'est la Lumière (Mazda en perse). ideogramme
La tentative d'Akhénaton (Amenhophis IV, le fondateur du monothéisme) d'instaurer cette religion solaire sept siècles auparavant avait échoué, mais ses disciples s'étaient réfugiés en Perse. Instruit par ceux-ci, Zoroastre voulait rétablir l'ancienne religion solaire mais il la rectifia en intégrant le thème du culte zervanite (le dieu Zervan avait deux fils jumeaux : Ormuzd, dieu-lumière, et Arhiman, un diable noir et puant). Zoroastre renversa les anciens cultes dégénérés - celui de Mithra persista pourtant - et présenta un code de bonne conduite.

La loi des Mèdes et des Perses en est l'aboutissement avec une civilisation forte et florissante. Le zoroastrisme est à l'origine du mythe de la fin du monde : la lutte entre le bien et le mal s'achèvera par la victoire du bien et la récompense finale des élus suppose une résurrection des morts.

L'influence de la religion iranienne sur le Christianisme est considérable : le Sauveur, la providence, la Résurrection des morts, le Paradis, l'Enfer, les anges et les démons, mais surtout notre conception de Dieu le père ainsi que ce combat millénaire du bien contre le mal qui ruine les représentations cycliques agricoles et fonde un temps historique unique. La lutte éternelle du Bien et du Mal, dans l'homme comme dans l'Univers, oblige le fidèle à un ascétisme qui le délivre des désirs du corps. Ceux qui n'y parviennent pas doivent passer par des réincarnations jusqu'à l'anéantissement du monde après 15 siècles d'embrasement, le Bien sera enfin séparé du Mal. La grande différence réside dans la positivité joyeuse de la religion Iranienne rejetant les mortifications et qui justifiait aux yeux de Nietzsche le retour à Zarathoustra, c'est-à-dire le rejet de la culpabilité juive, de sa conscience malheureuse. Mais c'est pourtant Zarathoustra qui a introduit la religion de la morale, vouloir le bien, la justice et respecter la parole donnée !
Le judéo-christianisme s'est donc beaucoup inspiré de la religion des Mages, et des disciples de Zarathoustra. Évidemment, le Zarathoustra de Nietzsche est à l'opposé, il s'insurge contre cette religion de Dieu et du Diable qui a plongé l'Europe dans une longue période d'obscurantisme. Toute œuvre est autobiographique. Nietzsche se veut le nouveau Zarathoustra, le réformateur de la pensée décadente, il l'enterre en grande pompe et libère "l'homme de troupeau", et l'individu est maintenant face à lui-même.

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L'Eternel Retour

Zoroastre : cela signifie "bourreau de chameaux". On traduit aussi par Zarathoustra. Retour au texte
- Lire le Prologue de Zarathoustra, extrait de Ainsi parlait Zarathoustra, l'œuvre majeure de Nietzsche.

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