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mon fardeau me freine Je cours plus vite !

Comment devient-on ce que l'on est ?

On attribue à Pindare la formule : « Homme, deviens ce que tu es », c'est-à-dire : deviens ce que tu es vraiment.

« L'homme est fait pour se surpasser ». C'est ce que le docteur C. G. Jung appelle le “processus d'individuation” (Dialectique du Moi et de l'Inconscient), la réalisation de soi. Se réaliser soi-même, c'est savoir se distinguer des autres, se libérer des influences néfastes de la société (note).
"Sois cohérent avec toi-même, suis ton instinct !" nous dit Nietzsche.
Selon Jung, « nous devenons ce que nous sommes, nous rassemblons tout en nous, et notamment les complexités et les contradictions qui nous constituent nécessairement ». C’est le processus d’individuation.

Nos instincts nous guident et nous protègent.

Comme tous les animaux, nous agissons généralement par nécessité, et même par nécessité vitale devant le danger, et si nous suivons naturellement nos instincts, c'est parce qu'ils nous guident et nous protègent. C'est notre subconscient qui enregistre et prend le relais pour nous aider en bien des manières. C'est pourquoi Nietzsche dit que ce sont les habitudes que nous prenons dès notre plus jeune âge qui déterminent plus tard notre santé et nos forces. Il ne faut pas négliger le plus élémentaire pour préserver son bonheur de vivre. Ce sont les instincts de conservation qui nous guident. Encore faut-il être attentif à tout signe, à tout signal d'alarme de l'organisme. Suivons nos instincts, mais quels instincts ? Nos instincts de défense, de conservation, cela ne doit pas être confondu avec l'attitude mentale à ramener tout à soi (individualité égoïste).
«C'est ce qu'on fait de sa vie dès le plus jeune âge qui est le plus important.» (Nietzsche)
Dans Ecce Homo, Nietzsche semble s'intéresser autant au corps qu'à l'esprit. C'est sans doute en réaction à ces philosophes mystiques détraqués, ces spéculateurs en métaphysique qui ont tendance à ne compter qu'à la spiritualité au détriment de la santé du corps et de l'équilibre psychique. Il semble donner des conseils de santé ; mais attention ! Cela a double sens, car il y a surtout les nourritures de l'esprit !

Venons-en au point de vue de la morale :
Dans nos actes, l'intention ne serait qu'un masque qui cache les instincts les plus profonds enfouis dans notre conscience. Il faut comprendre que les bonnes intentions ne justifient pas les actes tyranniques ou despotiques de certaines personnes. Nos actes sont-ils tous prémédités ? Chacun sait se justifier en invoquant le fait que l'intention qu'il avait était bonne. On appelle cela : avoir bonne conscience, mais quand on a mauvaise conscience, on cherche à se racheter.

Et pour être un esprit libre, il faut se garder des idée-reçues, des préjugés inculqués dans notre enfance... Aucune influence ne doit entrer dans nos décisions. Il faut donc n'avoir confiance qu'en soi ; ne pas se mésestimer.

«Faites votre guerre, une guerre pour vos idées.»

Il faut choisir son entourage comme on choisit son environnement, fuir ce qui est bas et plat.
- La lecture n'est qu'un délassement ; elle ne doit pas empêcher de penser par soi-même. D'ailleurs, l'auteur porte un masque, parfois plusieurs. Il imagine qu'il sait et ne sait pas toujours ce qu'il dit.
- Ce qui est écrit n'a pas autant de valeur que ce que tu penses.
- Chaque individu doit se réaliser, avoir la volonté d'être soi-même et d'aller jusqu'au bout sans renoncer à soi-même.
- Il faut s'atteler à sa tâche studieusement, et ainsi s'oublier.

Nietzsche à 25 ans Tout se fait très lentement, imperceptiblement, mais un long processus d'individuation est en cours, ou a déjà eu lieu. Les autorités établies vont devoir trembler. Les institutions sont remises en causes, leur autorité contestée. Rien n'est au-dessus de l'Homme. Notez bien : "Homme" est un terme générique venant de homo, lequel a toujours inclus mâles et femelles ! Et la femme, alors ?
«La femme est l'avenir de l'homme... et le repos du guerrier.» (Ainsi parlait Zarathoustra). Nietzsche semble faire l'apologie de la guerre et de l'esclavage et privilégie les instincts guerriers puisque "l'homme libre est un guerrier" (Le Crépuscule des Idoles). "l'homme est fait pour la guerre" et "la femme pour le repos du guerrier." (Ainsi parlait... Nietzsche). Dans notre comportement doit-on suivre la propagande guerrière ou sécuritaire ? Ou faire acte de volonté en essayant de maitriser nos mauvais penchants et combattre les idées barbares qu'on nous a inculqué ?
A propos, on s'accorde une petite pause ?

Voici un portrait de Nietzsche, jeune professeur, à 25 ans. Moustaches à la prussienne, et regard pénétrant, n'a-t-il pas fière allure ?

Mémoire de 25 pages : Jung et la religion (téléchargement gratuit)

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N.B. Ce processus d'individuation sera un thème majeur chez C.G. Jung, psychologue qui confirme que la volonté de puissance est le moteur fondamental de l'être humain. L'individuation, c'est là le remède que propose C.G. Jung à la perte de sens. Il y voit la condition préalable pour ouvrir à terme les voies d'un compromis entre l'individu et la société. Le précurseur en ce domaine est Nietzsche, et c'est là justement son idée de surhomme (de surhumain).

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