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Une entrave à la civilisation
« Notre militarisme moderne, tel qu'il existe au milieu de
notre civilisation et dans notre société, si différentes
d'une société barbare et menacée de mort, est l'image
d'un passé périmé qui, pour les rouages du présent,
ne peut avoir que la valeur d'une entrave.» (Nietzsche)
 Le
pas fait en avant depuis un siècle est insuffisant, même
s'il est parfois question de désarmement. Comment la société
civilisée peut-elle coexister avec le militarisme, cette institution
barbare qualifiée d'«anachronisme vivant» par Nietzsche,
dans "Le Voyageur et son Ombre" (§ 279) ? Comment pouvons-nous
encore supporter cette barbarie institutionnelle ? Nous traînons
toujours avec un boulet au pied : la violence armée.
Financée par tous sans
distinction - qu'on le veuille ou non, chacun de nous y contribue - voilà
pourquoi, depuis un siècle, aucun grand Etat n'a encore désarmé.
Seul, le Costa-Rica a aboli son armée et cela depuis 70 ans déjà
! D'ailleurs, le militarisme moderne a déjà fait de tels
ravages dans le monde entier que c'est un truisme de le dire : il n'a
pas sa place dans une société civilisée. Il est son
cancer, le bras armé de toutes les dictatures, la vraie infamie
de ce « monstre froid » qu'est l'État. Le militarisme moderne est
une entrave à la civilisation ; « la nouvelle idole » des masses
c'est l'État : Ainsi parlait Nietzsche.
Et vous ne savez qu'obéir et courber la tête ?
Rien ne sert de prier Dieu qui n'a rien
à faire là-dedans ! Ce n'est plus un alibi ! Notre fatum
vient de notre état de soumission, comme l'a si bien démontré
La Boëtie (Discours de la servitude volontaire,
éd. Mille et une Nuits). Léon
Tolstoï notait la contradiction entre les vieux principes qui
guident encore les États et ceux qui doivent régir nos conditions
d'existence actuelle, et notre conscience. Et Henry David Thoreau a écrit
que la seule issue est la désobéissance quand nous en sommes
contraints par les exigences morales. (La désobéissance
civile, éd. Mille et une Nuits) - Si la liberté est
un droit, l'objection fiscale en est un aussi. De même, la grève
générale, le boycott des élections sont des actes
de résistance toujours payants pour nos libertés. Il semble
que le peuple soit incapable de s'organiser pour défendre ses libertés
et qu'il ne voit pas que le tyran qu'il se donne et qui prétend
le protéger l'envoie à la boucherie en enrôlant les
soudards dans son armée. Depuis un siècle, nous avons perdu
nos prérogatives républicaines nationales qui faisaient
de nous des citoyens libres de la Nation en revenant à une monarchie
à façade démocratique. Les idéaux de la Révolution
- liberté, équité, solidarité - sont oubliés
et un nouveau système féodal s'est instauré. Citoyen,
tes droits sont bafoués ! Kant a écrit : «Seule, la
constitution d'un peuple est en soi conforme au droit et moralement bonne
s'il est de par sa nature propre à éviter par principe toute
guerre offensive ; et par suite propre à se placer dans les conditions
grâce auxquelles la guerre (source de tous les maux et de toute
corruption des murs) est écartée et ainsi le progrès
vers le mieux assuré négativement au genre humain, malgré
toute son infirmité, tout au moins un progrès sans entrave.»
(Le conflit des Facultés).
Une dictature
mondiale s'est mise en place peu à peu sur les fondements d'un
système financier capitaliste libéral, donc privé.
Profitant des guerres et des désordres en Europe et dans le monde
entier, le pays de la ruée vers l'or, de la mafia et du libéralisme
à tout crin, des pénitenciers en surnombre, qui n'a pas
supprimé la peine de mort, a étendu son hégémonie
et propagé son idéologie et sa fausse culture au monde entier.
Aujourd'hui, sa suprématie militaire, économique et financière
lui donne l'outrecuidance de jouer les gendarmes de la planète
et d'imposer impitoyablement sa loi, en bafouant le droit international.
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