|
L'inquisition
« L'inquisition est, comme on sait, une invention admirable et
tout à fait chrétienne pour rendre le pape et les moines
plus puissants et pour rendre tout un royaume hypocrite. On regarde
d'ordinaire saint Dominique comme le premier à qui l'on doit
cette sainte institution. Mais le premier grand
Inquisiteur fut le Dieu de la Bible qui chassa Adam
et Eve du jardin d'Eden pour les punir d'avoir désobéi.
» (Voltaire)
L'hérésie
est d'abord une notion juive. Saul de Tarse persécutait
déjà les disciples de la secte baptiste ou essénienne,
et c'est dans les épîtres de Paul
qu'on a tiré le venin de l'inquisition, car il est resté
le même après sa conversion. Voltaire se pose des questions
sur St Paul mais ne va pas jusque là dans son Dictionnaire philosophique.
Le Tribunal
de l'Inquisition, qui fut confié à l'ordre des dominicains,
jugeait les dissidents libres penseurs ou les chercheurs soupçonnés
de sorcellerie. Mais, dans certains pays, les inquisiteurs appelaient
à la délation, et employaient toutes sortes de tortures
pour faire avouer les plus récalcitrants. On
appelait cela la question. Cela pouvait conduite au bûcher
pour y être brûlé vif, ce qui constituait un
spectacle extrêmement cruel sur la place publique, mais qui plaisait.
Il y eu dans toute l'Europe des centaines de milliers de bûchers
au cours de 14 siècles d'intolérance religieuse. Certains
monarques s'en mêlèrent pour gagner de l'autorité
et pour renflouer les caisses du Trésor royal, comme en Espagne
où on compte 32 000 hérétiques brûlés
vifs !!! Ce triste bilan est tellement effrayant qu'il est controversé
ou désavoué par l'Église de Rome. La sorcellerie
est, au départ, une survivance des religions païennes dans
lesquelles les fidèles croient pouvoir communiquer, par magie,
avec les forces de la nature. Puis, au fil du temps, à mesure que
triomphe le christianisme, le sorcier est présenté comme
entretenant un commerce avec le diable, et il est, à ce titre,
pourchassé par l'Église catholique désormais toute-puissante.
Vers 1485 paraît le Malleus
Maleficarum (le Marteau des maléfices) manuel de lutte
contre les démons, qui devient rapidement le bréviaire de
tous les inquisiteurs. Les femmes, sexe faible, sont plus souvent dénoncées
comme sorcières, que les hommes comme sorciers. Machisme ? Les
pauvres sorcières qui avaient quelque particularité anatomique
(les rousses ou un grain de beauté mal placé) étaient
persécutées car on voyait là la marque du Démon.
Aujourd'hui tout est oublié,
la contestation a fini par s'éteindre, suite aux autodafés.
L'hérésie a causé des schismes
et obligé l'Église à réunir des
conciles...
Depuis
1998, les archives secrètes du Vatican sont
ouvertes aux historiens pour la période antérieure à
1945. L'Église Catholique Romaine s'est alors sentie obligée
de faire repentance le 15 mars 2000 pour les lourdes fautes commises dans
le passé. Reconnaissant officiellement et publiquement au nom de
l'Église les erreurs et les crimes passés - des croisades
prêchées par ses représentants de l'époque
à tous les crimes de l'Inquisition, notamment les bûchers
vivants allumés pour délit d'opinion -, le pape Jean-Paul
II a présidé une grand-messe spéciale de repentance
avec rituel spécial. Bel aveu du déclin de l'Église
- cela annule toute prétention à l'infaillibilité.
Doyen du Collège
des cardinaux, le cardinal Joseph Ratzinger était chef de
la Congrégation pour la doctrine de la foi depuis 1981,
le gardien du dogme (ou grand inquisiteur, vu que la Congrégation
de l'Inquisition romaine et universelle, fondée en 1542, fut rebaptisée
Congrégation du Saint-Office en 1909, puis Congrégation
pour la doctrine de la foi en 1967). Son rôle est d'agir pour
réduire au silence les théologiens dissidents et écraser
les hérésies. Le pape Jean Paul II étant mort, le
18/04/2005, il a fustigé, dans son homélie lors de la messe
d'entrée au conclave, «la dictature du relativisme».
- Qu'est-ce ? C'est plutôt le dogme qui fait figure de dictature
spirituelle et personne ne conteste le relativisme de toute vérité.
Le dogme, ayant figé la foi, a rendu la question de la vérité
encore plus aigüe. Nietzsche a donné un avis philosophique
sur la question : « il n'y a pas de vérité absolue.
Les convictions religieuses sont les ennemis de la vérité,
plus dangereuses que les mensonges ».
De plus, l'Église
catholique a des positions partiales sur la sexualité et sur la
bio-éthique. Elle répand des contre-vérités.
«L'usage du préservatif n'est pas efficace pour se protéger»,
selon le cardinal Mgr Trujillo, président du Conseil pontifical
pour la famille. Le respect de la vie est le cheval de bataille du lobby
catholique contre l'avortement. Ceux-ci prétendent que la contraception
est corrélative de débauche et prônent la chasteté.
On ne peut pas demander à tout le monde de maitriser ainsi sa sexualité.
Mais le clergé a toujours trouvé le plaisir malsain, et
l'intransigeance du Vatican sur la sexualité est, d'après
les scientifiques, en partie responsable de l'expansion de l'épidémie
du SIDA.

Louis
de Paramo, l'un des plus respectables écrivains et des plus
brillantes lumières du Saint-Office, rapporte, au titre second
de son second livre que Dieu fut fe premier instituteur du Saint-Office,
et qu'il exerça le pouvoir des frères prêcheurs contre
Adam. D'abord Adam est cité au tribunal : Adam, ubi es ?
et en effet, ajoute-t-il, le défaut de citation aurait rendu la
procédure de Dieu nulle. Les habits de peau que Dieu fit à
Adam et à Ève furent le modèle du san-benito
que le Saint-Office fait porter aux hérétiques. (...) -
Adam fut privé de tous les biens immeubles qu'il possédait
dans le grand paradis terrestre : c'est avec cet argument-là que
le Saint-Office confisquait les biens de tous ceux qu'il a condamnés."
Cité par Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique.
L'obscurantisme religieux du moyen-âge, avec ses misères,
résulte du fait que "le christianisme a prolongé l'antiquité",
comme dirait Nietzsche. 
L'Inquisition est un tribunal
religieux d'exception chargé de poursuivre les hérétiques,
qui sont ensuite remis au pouvoir civil afin de subir leur condamnation.
Créée au XlIe siècle pour lutter contre
les Cathares et les Vaudois, elle est progressivement étendue aux
sorciers et aux devins. Elle doit son nom à la procédure
inquisitoire qui donne au juge un rôle prépondérant
dans la conduite de l'instance. Ainsi, les inquisiteurs recherchent eux-mêmes
les suspects et peuvent convoquer les populations entières d'un
village pour dénoncer les hérétiques. De nombreux
moyens de contrainte sont utilisés pour obtenir des aveux, y compris
la torture. Les peines les plus graves sont l'emprisonnement à
perpétuité accompagné de la confiscation des biens
et, souvent, le bûcher. En Allemagne, mais aussi en Espagne, l'Inquisition
connaît un essor particulièrement important. Elle se signale
par de terribles exactions, notamment, dans ce dernier pays, celles du
sinistre inquisiteur général Torquemada (1485-1494)
qui soutenait qu'en faisant souffrir ainsi les hérétiques,
il se sacrifiait pour leur octroyer le salut éternel en se damnant
lui-même. Ses allègations soulevèrent la désapprobation
du pape Sixte IV lui-même. 
Le Malleus Maleficarum,
Marteau des Maléfices, dû à deux inquisiteurs
dominicains, dont Jakob Sprenger (1436-1505), comporte 3 parties incluant
la concurrence à faire aux maléfices, leurs effets, les
remèdes contre les maléfices avec les moyens et procédés
de punition de l'inquisition. Le juge frappe sa sentence avec un marteau.
Sans doute que c'est en rapport à ce marteau-là que Nietzsche
parle de philosopher à coup de marteau.
Le but des auteurs est de convaincre les populations de la réalité
de la sorcellerie, et de donner aux inquisiteurs une méthode pour
traiter ce qu'ils considèrent comme une forme gravissime d'hérésie.
Le rôle laissé à la délation est important
et le recours à la torture, appelée question
est préconisé le cas échéant. 
. Depuis peu, le Vatican a ouvert ses archives
secrètes pour la période nazie qui va des 1939 à
1945. Vu que l'attitude du pape Pie XII a été fort décriée
envers le nazisme, on sait que les biens confisqués aux victimes
ont bénéficié à la banque vaticane et que
le Vatican a hébergé et aidé secrètement les
bourreaux nazis à échapper à la justice. Certains
ont pu s'enfuir ensuite en Amérique latine, qui souffre de cette
domination latino-cléricale.  |