Sommaire

Principaux schismes et conciles

On dénombre une cinquantaine de conciles apostoliques, et presque autant de schismes, - les deux sont liés.

Concile de Jérusalem (47 ou 49 ap. J.-C.) La première controverse aboutit au schisme qui oppose Saül aux apôtres Juifs au sujet de la foi, et de la Loi. Le livre des Actes (ch. XV) semble adoucir le débat qui est l'objet des épîtres. Bien qu'ignoré par l'Eglise, ce premier schisme est sans doute le plus important de l'histoire du christianisme au vu des avertissements et polémiques dont les diverses épîtres abondent : Saul y est traité d'adversaire, d'apostat, et d'imposteur, bien qu'il s'en défende.
Dans le Temple de Jérusalem, Saul est assailli par la foule des Juifs qui l'interpellent : «Le voici l'individu qui prêche à tous et partout contre notre peuple, contre la Loi et contre ce lieu.» (Actes XXI, 28) La foule qui a reçu Jésus en triomphe à Jérusalem et qui se souvient que Jésus respectait la Loi et n'admettait pas qu'un iota y soit ôté dénonce ce prévaricateur !
Saul deviendra pourtant St Paul, le premier à faire de Jésus "l'égal de Dieu", de la croix un emblème, et du Christ un principe mystique. Son évangile diffère de celui des apôtres. Les «pauvres» (ébionites) et les Nazaréens niaient la divinité de Jésus. Absurde le titre de «fils unique» de Dieu ? C'était tout simplement un titre qu'avaient adopté les successeurs du trône de David. Il a fallu attendre quarante ans après la mort du Christ pour que commence l'écriture des épitres de Paul, puis encore un certain temps pour les premiers Evangiles, en langue grecque, à la fin du Ier siècle de notre ère. Loin d'imaginer la naissance d'une nouvelle religion du salut, les disciples de Jésus, d'ailleurs illettrés, n'avaient pas pensé consigner par écrit la vie de leur maître. C'est donc après la venue de Saint Paul et de ses disciples que tout a changé et que les écrits chrétiens sont apparus. Dès le début, les querelles religieuses ont agité le monde judéo-chrétien, et les diverses églises n'étaient pas encore sous la coupe de Rome. Apparu au Moyen-Orient, la doctrine de Mani, le manichéisme se répand dans tout l'Empire malgré les persécutions dont il est l'objet. Le second schisme se profile au IVe siècle sous l'Empereur romain Constantin le Grand, qui fit du christianisme la religion d'Etat.

Concile de Nicée I (325) Premier concile œcuménique, convoqué par l'Empereur qui est le Grand Pontife, non par l'évêque de Rome (simple ministre élu par les fidèles jusqu'en 872), à cause des controverses qui déchirent les communautés chrétiennes créant des troubles dans l'Empire. L'Eglise de Rome impose sa profession de foi avec le soutien inattendu de l'Empereur. Le credo, abusivement appelé "symbole des apôtres", est formulé. On y décida de la grande question qui agitait l’Église touchant la divinité de Jésus-Christ : le Fils fusionne avec le Père. Parmi les différentes doctrines et les controverses, nombreuses à l'époque, celle d'Arius, qui rejette l'idée de consubstantialité et d'identité Père-Fils ou Dieu-Christ, est combattue et rejetée comme hérésie... Mais les tenants de l'arianisme s'obstinèrent et le schisme devint inéluctable. La Bible chrétienne la plus ancienne, le Codex sinaiticus, n'a été transcrite qu'entre 330 et 350, dans le sanctuaire du Sinaï. Les disciples d'Arius tinrent un concile à Constantinople en 360, obligeant Rome à devenir plus ferme contre ce qu'elle nomme une "hérésie".

Le concile de Constantinople I (381) clôt, entre autres, cette affaire. C'est en réalité un schisme éliminant tous les chrétiens opposés aux doctrines romaines, évêques compris. L'Esprit Saint devient la 3ième personne de la très sainte Trinité. La primauté papale de Rome s'établit peu à peu.
Les manuscrits originaux existaient encore en partie et les premiers conciles consistaient à remettre de l'ordre dans la chrétienté et à affirmer la primauté de l'évêque de Rome. En 385, la version latine du Nouveau Testament fut écrite sous la supervision de St Jérôme. C'est à ce moment que l'on tranche en éliminant du canon tout les autres textes (une vingtaine de textes apocryphes ont échappé à la censure ou aux flammes). La Bible juive ou Ancien Testament est alors entièrement révisée et en 405, la Vulgate sort au complet ("Testament" vient de l'épître aux Hébreux, anonyme, mais attribuée à Paul). L'empereur Théodose interdit tous les cultes païens en 391. Les années noires de l'Église vont continuer jusque sous l'empereur Justinien (482-565). Sa reconquête de l'Italie le rend maître de Rome, d'où le pape Silvère est déposé, puis exilé (537).

Concile d'Ephèse (431). Il affirme la double nature de Jésus-Christ : divin fils de Dieu et homme né d'une mortelle, Marie, laquelle est alors proclamée “mère de Dieu”, et condamne Nestorius qui nie que Marie soit la "mère de Dieu". Dieu, s'il est le Père, ne peut avoir une mère qui soit la mère de son fils ! A moins que... un prêtre aurait fait un fils de Dieu avec une mortelle encore vierge (prostituée sacrée). Le culte marial remplace le culte antique de la grand déesse, Arthémis pour les Ephésiens.

Le concile de Calcédoine (451) Il règle les dissidences des Coptes, Éthiopiens, Arméniens et Syriens. Plus on se querelle sur ces questions théologiques et plus on dogmatise. Proclamation de Marie "Vierge à jamais" (comme l'était auparavant Isis et bien d'autres déesses). Il n'était pas question que Marie aie commis le péché de la chair... Voyons ! Avec Sainte Marie, Dieu en 3 personnes et tous les Saints, on ne sait bientôt plus à qui prier. Curieux monothéisme ! La Vierge réapparaîtra bien plus tard en divers lieux, et personne ne s'apercevra de la supercherie.

Le concile de Constantinople II (553) condamne Origène et l'origénisme qui est la doctrine très répandue qu'il professait, avec tous les Pères de l'Église grecque, d'Athènes à Alexandrie : la réincarnation. L'initiative vient de l'empereur Justinien et non du Pape Vigile. Digne des fameuses querelles byzantines, il marque le début d'un schisme avec les orthodoxes !

Le concile de Constantinople III condamne le monothélisme (680) de Sergius. Une querelle byzantine de plus est ainsi éliminée.

Le concile de Nicée II (787) condamne les iconoclastes. Charlemagne va s'en mêler et provoquer la querelle du filioque : nouveau schisme en vue.

Concile de Constantinople IV (869-877), décide que l'homme est constitué seulement d'un corps et d'une âme (alors que depuis la plus lointaine antiquité égyptienne, c'était la conception tripartite corps-âme-esprit qui prévalait). C'est aussi là où il est débattu de la primauté de l'Église de Rome. Tous ces conciles se passent en pleine période byzantine, et l'histoire de cet empire bizantin est truffé de preuves que c'est le pouvoir qui s'appuie sur la religion pour dominer. Mais quand deux pouvoirs s'affrontent cela donne un nouveau schisme, celui entre l'empire d'orient, l'orthodoxe, et l'empire d'occident, celui qui se veut catholique.

Le schisme d'Orient (1054-1453) La rupture entre Rome et Constantinople s'est faite progressivement, rupture qui devient définitive en 1453 avec la conquête de la ville par les Turcs après le sac barbare de Constantinople par les Croisés. En fait, la controverse du filio que avait commencé avec l'Empereur Charlemagne qui tenait beaucoup à ajouter ce mot au credo. La suprématie du Père disparaît, et sans cette hiérarchie, le contenu métaphysique est détruit.

Le supplice des brodequinsEntre le schisme d'Orient et le grand schisme d'Occident, outre que l'un conserve l'orthodoxie et l'autre veut prétendre à l'universalité ou catholicisme, il se passe beaucoup de choses:
- D'abord, les croisades pour les lieux saints, pour relancer la foi qui faiblit partout. On rapporte des soi-disant reliques. Début du culte des reliques des Saints : pur fétichisme !
- Trafic de fausses reliques, et, belle imposture : trafic des indulgences papales pour financer la reconstruction de l'immense basilique St Pierre de Rome...
- En France, les croisades contre les Cathares, Albigeois... Béziers, Carcassonne, Toulouse : le clergé encourage des guerres sanglantes contre ceux qui sont considérés "hérétiques".
- Le pape ordonne la destitution des Templiers, ordre de moine soldats, après un procès inique.

Concile de Latran I (1123): finalement, la papauté obtient gain de cause dans la querelle des investitures papales et devient une puissance politique indépendante, une véritable monarchie théocratique. Elle gouverne les âmes en Europe.

Cela n'empêche pas un nouveau schisme en 1130 : le Sacré Collège se divise et les cardinaux élisent deux papes qui s'opposent pendant 8 ans (Papes et Antipapes).

Concile de Latran II (1139): tente de faire cesser la simonie, condamne l'usure, prêche la continence des clercs. Tous sont soumis à l'autorité du pape qui se réserve le droit de juger et de s'octroyer des bénéfices particuliers. Marie est proclamée perpétuellement vierge

Concile de Latran III (1179): L'autorité législative suprême du pape est exprimé par décret. Il condamne les Albigeois et les Vaudois d'hérésie alors que la curie romaine est elle-même accusée de corruption et d'avarice. Il fait chasser une bande de faux-monayeurs qui opéraient à la chancellerie papale.

Concile de Latran IV (1215). La consécration du pain et du vin en font le corps et le sang du Christ, comme par magie. Le Pape va combattre le "paganisme" et les "hérésies" en centralisant son pouvoir et en tentant de supprimer les abus qui sont reprochés au haut clergé. Au concile de Latran IV, institution de l'Inquisition avec Innocent III, après l'introduction de la torture par le pape Innocent I.Début des croisades meurtières contre les hérétiques (Albigeois).

Le premier Concile de Lyon (1245). Les choses ont changé et les questions politiques priment (conflit avec Frédéric II, dangers venant d'Orient, événements malheureux en Terre Sainte ). Mais l'autorité du Pape s'est affaiblie et on lui reproche de s'enrichir en prélevant trop d'impôts.
Le second Concile de Lyon (1274) n'est qu'une demi-étape et on attend encore tout de Grégoire X.

Concile de Vienne (1311). C'est la plus grave crise qu'aie connu la papauté, qui, attaquée par ses évêques pour son pouvoir absolu sur tout le clergé et dominée par Philippe le Bel qui veut la dissolution de l'Ordre du Temple pour récupérer ses biens, fit grise mine.

Le grand schisme d'Occident (1378-1417).
L'épisode des papes à Avignon (1309-77) inaugure une grave crise dans la hiérarchie de l'Église. A cause d'innombrables abus de pouvoir, népotisme, corruption, la papauté fut inévitablement en butte à la critique et l'Église devint un corps divisé. La situation a plutôt empiré, avec les papes à Avignon... On voit simultanément jusqu'à trois papes rivaux. Dorénavant, les prêtres doivent faire vœux de chasteté !

Le grand schisme est consommé avec la mise à sac de Constantinople par les croisés. Les principaux conciles suivants marquent les étapes des rapports entre la Curie romaine et les Souverains car une partie du clergé est attachée au roi. Commencement d'une nouvelle querelle.

Concile de Pise (1409): les deux papes antagonistes sont déposés. Un 3ième pape est élu.

Concile de Constance (1414-17). C'est le 16e concile et rien n'a changé, car les abus et doléances se sont multipliés. L'Église est incapable de se réformer. Avec trois papes plus attachés à leur tiare qu'à l'unité de L'Église, qui furent finalement contraints de la céder au profit d'un quatrième, Martin V, les sessions se succédèrent sans aboutir à une conclusion. Le luxe et la prodigalité de la cour papale était proverbiale... On n'en finit pas de vaticiner, et de juger la proposition de Wiclef comme hérétique, et de condamner au bûcher. Venus y assister en personnes, Jean Huss et Jérôme de Prague sont condamnés à être brûlés vifs !!!

Concile de Bâle (1431) rattaché aux deux conciles précédents, dénommés Concile Œcuménique de Pise, Constance et Bâle.

Concile de Florence (1440): essai de rapprochement avec les Grecs; mais sans succès. La rupture avec les Églises d'Orient dites orthodoxes est consommée après le sac de Constantinople, et en Russie en 1589, avec le patriarcat autonome de Moscou.

Luther La Réforme. Martin Luther, ce moine et théologien force l'Eglise à se réformer.
Dénonçant les "indulgences papales", Luther nie la primauté du siège romain; il invective contre les vœux et le célibat des prêtres, met en avant son fameux sacerdoce laïque, détruisant toute la hiérarchie de l'Église. Auparavant, seul le clergé était autorisé à interpréter les Écritures. Cela va changer avec les traductions de la bible qui sera largement diffusée grâce à l'imprimerie. Le christianisme se divise alors en plusieurs religions, sectes, Églises. Le culte marial est ce qui oppose idéologiquement Chrétiens et Protestants, et les disciples de Luther finissent par pousser le clergé à la contre-réforme de l'Église. En 1533, Calvin se rallie à la Réforme. Mais le protestantisme met aussi fin à l'ésotérisme chrétien en rejetant les sacrements.

Concile de Latran V (1512-17) Réforme du clergé. Mentionnons la bulle papale, motivée par la découverte de l'imprimerie, interdisant la publication d'aucun livre sans approbation ecclésiastique. La Bible sort des presses. Puis, suite à la publication des prédictions de Nostradamus, "il est interdit de déterminer l'époque des calamités futures, de la venue de l'antéchrist et du jugement dernier, et aussi, d'alléguer des révélations et inspirations particulières." On les distribue alors sous le manteau.

Salle de tortures Nouveaux schismes à la Renaissance :
l'Église Anglicane se constitue en 1534, les Calvinistes se distinguent des Luthériens et forment une autre secte chrétienne en 1540.
La congrégation des juges de l'inquisition est fondée en 1542 par le pape Paul III.

Concile de Trente (1545-1563) : ce concile signe des décrets dogmatiques, notament sur le péché originel, la justification par la foi, et sur les sacrements. Sous l'impulsion de la société de Jésus, les Jésuites vont à la reconquète des classes populaires et christianisent les indigènes du Nouveau Monde. Ils tiennent à ce que Marie soit à la fois "reine du ciel", déesse, vierge, et exonérée du péché originel : c'est la rupture entre Catholiques et Protestants ! Le recourt à l'Inquisition reprend de plus bel !

En France, la réforme protestante est tolérée grâce au bon roi Henri IV, mais l'édit de Nantes (1598) ne stoppe pas les persécutions (dragonnades) et, en 1685, l'édit est révoqué par Louis XIV sur les recommandations de son confesseur jésuite, ce qui relance les persécutions et massacres.
C'est en Espagne que l'Inquisition aura été la plus terrible et la plus longue ; elle ne fut abolie qu'en 1834. Convoqués en 1869 pour réagir aux attaques modernes du scientisme, les cardinaux proclament le dogme de l'infaillibilité pontificale en 1870 (infaillible seulement en matière de théologie pour que le pape proclame "l'immaculée conception"). C'est sa "vérité" qui pose problème, pourtant. Voltaire constatait au VXIIIe siècle que les persécutions contre les Païens, les Juifs, les Protestants et les hérétiques, furent mille fois plus nombreuses que celles des apôtres par les autorités juives et des chrétiens par les Romains.

Conciles du Vatican (1962-1964 puis 1965). Convoqué par le bon pape Jean XXIII, ce concile tente une dernière Réforme de l'Église mais il meurt trop tôt pour cela, et, repris avec Paul VI, le concile n'aboutit pas à grand chose.
Le pape Jean XXIII a fait publiquement repentance pour l'Église, mais la repentance de l'Église se justifie dans la mesure où elle est coupable des choses qu'elle confesse. Cela signifie donc qu'elle abandonne sa prétendue "infaillibilité". Amen.

Conclusions

Ce sont toujours des controverses qui ont fait réunir les conciles apostoliques. Au début, c'est autant une question de doctrine que de suprématie romaine.
Ensuite c'est la lutte contre les hérésies, mais la véritable cause des "hérésies" ne fut pas une question de doctrine mais une protestation contre l'autorité de l'Église de Rome, contre les abus de pouvoir du clergé très hiérarchisé et corrompu, et contre son enrichissement.
En fait, c'est surtout Luther qui a obligé l'Église à se réformer (contre-réforme). L'Église s'est donc continuellement déchirée, mais sa constitution est telle qu'elle a tenu bon, même dans la tourmente. Elle repose sur le secret, comme toute conspiration. Et finalement, cela fait combien de sectes chrétiennes ?
Sur ce sujet, on s'est inspiré de la rubrique “Conciles” du Dictionnaire Philosophique de Voltaire. Voir aussi note ci-dessous.

La deviation

MITHRAïSME ET MANICHÉISME EN ORIENT
Oublieux de la prédication de Zoroastre, le monde iranien fait de Mithra le premier des dieux, empruntant à Ahura-Mazdâ son caractère de dieu lumineux et justicier. Répandu dans tout l'Orient, son culte est adopté par nombre de soldats romains qui l'introduisent dans le monde méditerranéen, mais il sera ensuite supplanté par le christianisme.
Reconnue par les Iraniens depuis les origines, la lutte du Bien et du Mal devient au IIIe siècle après J-C., par l'enseignement de Mani, le fondement d'une religion dualiste, le manichéisme. La lutte éternelle du Bien et du Mal, dans l'homme comme dans l'Univers, oblige le fidèle à un ascétisme qui le délivre des désirs du corps. Ceux qui n'y parviennent pas doivent passer par des réincarnations jusqu'à l'anéantissement du monde : après 15 siècles d'embrasement, le Bien sera enfin séparé du Mal. Bien que persécutée (Mani est exécuté vers 275), cette hérésie conquiert de nombreux disciples dans l'Empire iranien des Sassanides, dont les souverains sont zoroastriens.

Grand Pontife : Ce titre pontifex maximus fut transmis par l'héritière des Pharaons, Cléopâtre, à Octave Auguste et à ses successeurs. Le règne de Constantin naît grâce à des conquêtes militaires et des crimes ; ce fut un régime totalitaire. Cet Empereur sans scrupules sut tirer parti de la situation pour réunifier l'Empire. Du pouvoir impérial, Constantin s'efforça d'en faire une autorité absolue et de droit divin. Il l'environna de toutes les splendeurs du costume, du diadème et de la pourpre, de toutes les pompes de l'étiquette, de tout le faste de la cour et du palais. Se tenant pour le représentant de Dieu sur la terre, jugeant qu'en son intelligence il réflétait l'intelligence suprême, il s'appliqua en toutes choses à marquer le caractère sacré du souverain, à le séparer de l'humanité par les formes solennelles dont il l'entoura, à faire, en un mot, de la royauté terrestre comme une image de la royauté divine. Pareillement, pour accroître le prestige et la force de l'institution impériale, il voulut que la monarchie fût une monarchie administrative, strictement hiérarchisée, exactement surveillée, et où toute l'autorité serait concentrée entre les mains de l'empereur. Enfin, en faisant du christianisme une religion d'État, en multipliant en sa faveur les immunités et les privilèges, en le défendant, contre l'hérésie, en le couvrant en toutes circonstances de sa protection, Constantin donna un autre caractère encore à l'autorité impériale. Siégeant parmi les évêques, « comme s'il était l'un d'entre eux », se posant en gardien attitré du dogme et de la discipline, intervenant dans toutes les affaires de l'Église, légiférant et jugeant pour elle, l'organisant et la dirigeant, convoquant et présidant les conciles, dictant les formules de foi, Constantin - et après lui tous ses successeurs, qu'ils fussent orthodoxes ou ariens - réglèrent d'après un même principe les rapports de l'État et de l'Église. Ce fut ce qu'on appellera le césaropapisme, l'autorité despotique de l'empereur sur l'Église ; et le clergé oriental, clergé de cour, ambitieux et mondain, docile et souple, accepta sans protester cette tyrannie.
Le pacte entre L'empereur et les Pères de l'Église leur accordait des privilèges afin d'obliger le reste des chrétiens à porter les armes, servir dans l'armée, malgré eux. Ce despote est donc Grand Pontife et intervient personnellement dans les débats et décisions conciliaires. L'Église subit alors des modifications profondes et le christianisme devient religion d'État.
Ce césaropapisme se poursuivit avec ses successeurs et, sous Theodose et Valens, toutes les écoles satellites de la célèbre école d'Alexandrie fermèrent, et les bibliothèques brûlèrent; tous les autres courants du christianisme disparurent officiellement, mais pas complètement : ils constitueront ce qu'on peut appeler l'ésotérisme chrétien, car la part ésotérique de la religion a été rejetée par l'Église, alors que les moines tentent de la maintenir.

Emprunté au paganisme, le culte marial apparaît en ce lieu à la fin du IVe siècle: La grande Déesse, Artémis, Reine du Ciel, était encore vénérée. Avec leur commerce de statuettes, les Ephésiens vénéraient Diane de sorte que l'évêque d'Ephèse voulut décerner à Marie le même titre pour mettre à profit la déesse des chrétiens. Même chose avec d'autres réminiscences païennes, la question remonte toute la hiérarchie. C'est le concile d'Ephèse qui élabore le dogme du péché originel. Un nouveau schisme se profile à l'horizon (Latran) pour la proclamer toujours vierge ...jusqu'au concile de Trente.

Propositions de Wiclef : Dans le rite de l'Eucharistie, la substance du pain et du vin demeure et Jésus n'y est pas réellement présent ; On ne voit pas dans L'Évangile que Jésus-Christ ait institué la messe ; La confession est inutile à tout homme contrit ; Tout prêtre ou évêque en péché mortel cesse d'administrer validement ; Enfin, et c'est l'article fondamental, l'homme est privé de son libre-arbitre, nécessairement, il se perd ou il se sauve fatalement.

DDN