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Le Mythe de la Grande Déesse
Le culte marial a son origine
au IVe siècle lorsque l'évêque d'Éphèse
était confronté à l'engouement des Éphésiens
pour le culte de la grande déesse, reine du ciel : Artémis.
C'est le concile d'Éphèse qui
proclame que la vierge Marie est mère de Dieu.
Ce culte emprunte à des
mythes très anciens venus de la vallée de l'Indus, car elle
n'est pas la première Vierge-Mère. Les Indous croyaient
aussi à cette immaculée conception de leurs messagers divins
et sauveurs, les grand Avatars de l'Inde antique comme Krishna qui fut
mis au monde par une vierge pure et chaste nommée Devaki, et le
premier Bouddha, qui fut préservé du péché
en naissant de la vierge Maya. La tradition s'est répandue en Égypte,
puisque Horus est né de la vierge Isis, et jusqu'en Grèce,
puisque le Parthénon (cf.photo) était dédié
à Athéna Parthénos, (vierge-mère, d'où
le mot "parthénogenèse", reproduction asexuée).
Les anciens ont vénéré
la Reine du Ciel, Notre-Dame Nature, ou la Grande Déesse. Gérard
de Nerval s'est inspiré des Métamorphoses d'Apulée
pour ce passage dans Les Filles du Feu :
« Au commencement, elle était présente, matrice
originelle, mer sur laquelle planait l'esprit de Dieu... Moi, la mère
de la nature, la maitresse des éléments, la source première
des siècles, la reine des manes, je suis la plus grande des divinités
; ainsi l'on me nomme Cybèle en Phrigie, Minerve à Athènes,
Vénus en Chypres, Diane en Crète, Proserpine en Sicile,
Cérès à Éleusis, ailleurs Junon, Bellone,
Hécate ou Nemesis... Tandis que l'Égyptien, qui dans les
sciences précéda tous les autres peuples, me rend hommage
sous mon vrai nom de la déesse Isis.»
Les rêves de
beauté et de pureté hantent souvent les jeunes gens. Des
nymphes de l'Antiquité à la Dame Blanche, en passant par
la fée Morgane, les contes de fées des traditions païennes
ne sont pas en reste pour glorifier l'éternel féminin, et
la Madone des chrétiens ne fait que remplacer les anciens cultes
sur l'emplacement des anciens sanctuaires.
Au cours de IVe siècle,
l'Église utilisa quelques temples désaffectés par
suite du décret de l'empereur Théodose. Ainsi, le Parthénon
d'Athènes, orgueil du monde antique, fut dédié à
la Vierge Marie. Il y avait bien sûr le fait que l'Athena Parthenos
était aussi Vierge-Mère, d'où le mot "parthénogénèse".
Comme quoi cette idée est très ancienne.
Elle fut récupérée
par le christianisme depuis que l'évêque d'Éphèse,
confronté à ce culte de la Grande déesse resté
tenace même chez les chrétiens d'Éphèse, se
senti contraint d'y opposer celui de la Vierge Marie.
- A Damas, le temple de Jupiter devient une basilique sous l'invocation
de saint Jean Baptiste, avant de devenir plus tard une mosquée.
- La cathédrale de Syracuse n'est autre que le naos de l'ancien
temple d'Athéna. On pourrait multiplier les exemples, comme Santa
Maria sopra Minerva, une église de Rome érigée sur
un temple dédié à Minerve, ou, en Vendée,
Saint Michel Mont Mercure.
- La cathédrale d'Aix-en-Provence remplaça les lieux de
culte païens, et outre les dieux classiques, on y vénérait
les Matres ou déesses-mères, Belenus, dieu du soleil et,
plus surprenant, Mithra, dont on fit Saint-Mithre, un vestige antique
christianisé. Mithra est né aussi d'une vierge, et dans
une grotte. Nous trouvons des cas analogues dans les différentes
cultures.
- L'ancienne Arles, ville importante de l'empire, avait un temple dédié
à Cybèle où Diane y était adorée. C'est
sur ces ruines que se trouve l'église de la Major. Comme à
Marseille: l'ancienne cathédrale de la Major aurait succédé
à un temple de Diane.
- Édification de Notre-dame de Paris (1160-1205); on sait qu'elle
a remplacé un temple dédié à Jupiter. La crypte
archéologique de Notre-Dame de Paris abrite des vestiges de l'époque
gallo-romaine ;
- Notre-Dame des Champs est édifiée sur un temple à
Cérès, alors qu'un autre dédié à Isis
se trouvait à Issy les Moulineaux (d'où le nom des Parisiens
= Parisis) et on sait que Saint-Eustache recouvre un temple dédié
à Cybèle...
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