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Les Mythes Fondateurs du Christianisme (suite)
3 - L'étymologie enseigne l'histoire
Zeus, connu aussi
sous le nom de Zeus Pateras, que nous estimons désormais
en rapport avec le mythe, et non comme correspondant à une figure historique,
tire son nom de la désignation indienne de Dyaus Pitar. Dyaus Pitar fut
tour à tour rapproché du Ptah égyptien et de Pitar; de Ptah provient peut-être
le mot "pater", ou "père". Zeus est encore identique à Dyaus, devenu
Deos, Deus, Dios ou Dieu. Zeus Pateras, comme Dyaus Pitar, signifie
"Dieu le père". Il n'est à aucun moment question ici d'un personnage historique.
Dyaus Pitar est devenu Jupiter dans la mythologie romaine, et n'y est
pas davantage représentatif d'une figure réelle et historique. Dans la
mythologie égyptienne, Ptah, le père de l'humanité, est en même temps
le "dieu-principe" ou force invisible, dont le soleil était identifié
au mandataire visible qui apporte la vie éternelle à la terre; par voie
de conséquence, le "fils de Dieu" serait véritablement le "soleil de Dieu".
En effet, d'après Hotema, le nom même de Christ proviendrait du mot "Kris"
(comme dans le nom de Krishna), qui est une autre désignation du soleil.-
Cf. Le Livre égyptien des morts, par Massey, pp 1-2. -.
En outre, puisque Horus était appelé le
"KRST" des siècles avant la désignation judéo-chrétienne correspondante,
on peut en inférer sans le moindre doute que le mythe de Jésus-Christ
constituerait une simple répétition de celui d'Horus. Selon le révérend
Taylor, le titre de Christ sous sa forme hébraïque, l'Oint, était détenu
de tous les rois d'Israël, et à ce point "généralement emprunté par tous
les imposteurs, prestidigitateurs, et par ceux qui se prévalaient d'une
transmission supra-naturelle, que la mention qui en est faite dans les
chants sacrés peut elle-même être regardée comme l'indication d'une imposture."
- cf. le Diegesis, p. 7. -. Hotema précise que le nom de "Jésus-Christ"
n'était pas encore officiellement adopté de l'Église sous cette forme
jusqu'au premier Concile de Nicée, en 325 après J.-C. - Cf. l'Introduction
au Livre égyptien des morts par Massey, p. 9.-. Et l'aspect traditionnel
barbu et chevelu du dieu Sérapis
a été repris pour dépeindre la figure du Christ.
Dans
les faits, il n'est pas jusqu'aux noms de lieux et appellations relatives
à beaucoup d'autres personnages du Nouveau Testament qui ne puissent être
établis comme étant des transpositions hébraïques faites à partir des
textes égyptiens. Par exemple, dans l'histoire de Lazare, le personnage
prétendument ressuscité d'entre les morts par Jésus, les premiers chrétiens
ne se sont pas même donné la peine d'en changer le nom, El-Azar-us
correspondant à la désignation égyptienne du personnage enlevé d'entre
les morts par Horus, le conte égyptien étant probablement antérieur d'au
moins 1.000 ans à la version juive.- Désillusions et mythes de la
Bible, par Lloyd Graham, p. 338. -. Le conte égyptien constitue
vraisemblablement une allégorie pour la course du soleil au travers de
la constellation de Sirius, lui apportant la lumière et la vie - Massey,
Christianisme gnostique et historique, Sure Fire Press.
- Ce n'est pas une histoire vraie. Le principal ennemi d'Horus - à l'origine
l'autre visage ou l'aspect "sombre" d'Horus - était Seth ou Sat, d'où
provient Satan - Cf. Walker, Massey, Churchward.
- Horus lutte contre Set de la même façon que Jésus contre Satan, ayant
passé 40 jours dans le désert, entre autres similitudes - ibid., p.
398.
- Ce serait en raison de ce que le mythe figurerait la victoire de la
lumière sur les ténèbres, ou bien le retour du soleil libérant de la terreur
de la nuit.
Le nom Jérusalem signifie "Lieu de paix"
(un vœux pieux), et le nom de la ville d'Israël lui a été attribué
postérieurement à celui de la ville sainte de la paix (Salem) de la Genèse
et des textes sacrés égyptiens qui existaient bien avant la Bible. De
même, Béthanie, ville où aurait eu lieu la célèbre multiplication des
pains des Évangiles, signifie "Chambre de Dieu", et le récit constituerait
une allégorie pour la "multiplication de ses enfants au-dehors d'elle".
La désignation correspondante dans la langue égyptienne était Bethanu
- cf. Massey, Churchward et Graham.
Le livre de l'Apocalypse est d'origine
égyptienne et zoroastrienne. On y retrouve certains noms de lieux allégoriques
tels "Babylone" et "Israël" faisant référence à la
Bible hébraique. Massey a soutenu que ce texte de l 'Apocalypse,
plutôt que d'avoir été écrit par l'apôtre Jean au Ier siècle
après J.-C., était inspiré d'une tradition d'une haute antiquité, vieille
d'il y a 4.000 ans - Le Jésus historique et le Christ mythique,
pp. 3-6. -. Massey affirme que l'Apocalypse rapporterait la légende mithraïque
de Zarathoustra. La forme commune de ce texte a été attribuée par Churchward
au scribe de Horus dont le nom, Ioan, nous a été transmis comme celui
de "Jean" - Churchward, op. cit., p. 399. -. Horus a été également désigné
sous le nom d'"Anu(p) le Baptiste", devenu "Jean-Baptiste" - ibid., p.
397. -. Il s'agit d'une compilation de quatre textes. La Vérité
sur l'Apocalypse d'Henri Stierlin, Buchet-Chastel éd.
Le
nom Israël lui-même, loin d'être une dénomination juive, est probablement
formé de la combinaison de trois noms distincts de divinités: Isis, la
déesse de la terre vénérée dans tout le monde antique; Ra, le dieu-soleil
égyptien; et El, le dieu sémitique, dont la figure nous a été transmise
sous la forme de Saturne - Walker, op. cit. -. El/Saturne était l'un des
noms les plus anciens pour le dieu des anciens Hébreux (d'où Emmanu-El,
Micha-El, Gabri-El, Samu-El, etc.), et son culte transparaît dans le fait
que les juifs font encore aujourd'hui du samedi le jour consacré au sabbat.
Le fait même que les chrétiens vénèrent leur dieu le dimanche [Sun-day
en langue anglaise] en trahirait les origines véritables. Leur "sauveur"
est effectivement le Soleil, la "lumière du monde que chaque il
peut voir". Le soleil a été universellement désigné à travers l'histoire
en tant que sauveur de l'humanité pour une raison évidente: sans le soleil
la vie sur la planète ne durerait pas une journée.
Les patriarches sont
les divinités d'autres cultures. Quand on étudie la formation des mythes,
on peut aisément y discerner et caractériser une configuration-type constamment
répétée au cours de l'histoire. Toutes les fois qu'une culture dominante
succède à celles qui l'ont précédé, elle diffame les divinités antérieures
ou bien en fait des demi-dieux ou des patriarches. Le fait se produisit
à plusieurs reprises dans l'histoire. Le processus se retrouve de manière
particulièrement significative avec l'adoption du dieu hindou Brahma en
tant que patriarche hébreu du nom d'Abraham - Walker, op. cit., p. 5.-
.
Une autre école fait
du patriarche Josué la répétition de la figure d'Horus en tant que Iusa,
en raison de ce que le culte d'Horus était passé par cette période en
Orient. Dans cette interprétation, le culte de Joshua, qui a pu être rapporté
à la même région où le drame du Christ aurait prétendument eu lieu, avant
son exportation dans la totalité du monde chrétien, serait devenu celui
de Jésus - Dujardin, op. cit. -. En outre, la légende de Moïse, plutôt
que de correspondre à l'histoire d'un personnage hébreu ayant eu une existence
historique, a pu être retrouvée dans tout le Moyen-Orient antique, sous
des noms et des caractéristiques ethniques différents selon la région:
Nemo le législateur, qui aurait apporté les tablettes divines de la montagne,
provient de Babylone; Moïses est mentionné en Syrie et en Égypte,
et les Dix commandements (le Décalogue) constituent la simple répétition
du code babylonien d'Hammourabi et des Veda - Maxwell,
Graham, Taylor. -. Comme Moïse, Krishna a été placé à sa naissance par
sa mère dans un panier de roseau, et fut découvert sur la rive d'un fleuve
par une autre femme - Le Mahabharata. -. Il y a plus d'un
siècle, Massey soutenait, et Graham récemment le réitérait, que l'exode
même ne répond à aucune donnée historique. Que la réalité même de l'exode
puisse être remise en question est corroboré par le manque significatif
de témoignages archéologiques, comme le confirmait encore la Revue Biblique
d'Archéologie dans son numéro de Septembre/Octobre 1994 -. L'article en
question s'efforce toutefois d'établir la réalité historique de l'exode.
Les préjugés sont tenaces.
Comme la plupart des
principales figures bibliques, le personnage de Noé est également une
figure mythique - cf. Walker, op. cit., et Jordan Maxwell. -, depuis longtemps
connue des Égyptiens, des Assyriens, des Grecs et d'autres peuples, comme
pourraient le confirmer tous les spécialistes des cultures antiques. Pourtant,
on trouve encore aujourd'hui quantité d'ouvrages soutenant "la vérité"
prétendue définitive d'un être mystique, omniscient, omniprésent et quasi-éternel,
à l'image de Jésus lui-même, délirant sur le thème d'un Noé prétendu véritable
et historique, de ses aventures extraordinaires, et du grand déluge !
Il y eut des déluges
et des relations de déluges dans beaucoup de régions du monde, mais limitons-nous
au Moyen-Orient. Le prétendu déluge de Noé peut être rapporté au phénomène
périodique annuel des crues du Nil, fait incorporé dans la mythologie
égyptienne. L'historien chaldéen bien connu Bérose (IV s.
av. J.-C.) qui raconte une histoire du déluge très proche
de la Genèse dit l'avoir copiée d'après les tablettes
qui existaient encore à son époque dans la bibliothèque
de Ninive et en 1850 des fouilles permirent de retrouver des tablettes,
reproduisant elle-mêmes des documents antérieurs. Les crues
exceptionnelles du Tigre et de l'Euphrate en sont à l'origine.
En outre, le conte de Noé trouve des parallèles à bien des égards avec
le mythe grec de Deucalion, qui construisit une arche, après que le déluge
eut atteint le mont Parnasse.
Qui plus est, l'Esther
du Livre d'Esther dans l'Ancien Testament est un reflet de la déesse Ishtar,
Astarte, Astoreth ou Isis, d'où provient Pâques (Easter en anglais) -
cf. Walker, et autres, et l'Encyclopédie des religions.- et à propos
de laquelle fut prédit un règne long et éternel d'après "la parole infaillible
de Dieu"-. En effet, bien que passant aux yeux des croyants pour comprendre
en elle toute l'histoire passée de l'univers, la "parole omnisciente de
Dieu" fait à peine mention des milliers d'années au cours desquelles la
grande déesse fut connue et adorée, et seulement pour la déprécier et
prétendre convertir ses adorateurs à la foi hébraïque. En Actes ch 19:
27, l'auteur admet toutefois l'existence et la popularité de la grande
déesse Arthémis, vénérée en Asie et dans le monde
entier. En outre, en dépit de tous les efforts accomplis pour effacer
de l'histoire la mémoire de la grande déesse dans l'Ancien Testament,
la vérité de son existence transparaît au travers de la plume du copiste
de 1 Rois ch 11: 5, où Salomon "est allé auprès d'Astarté, la déesse
des Sidoniens" et de Juges ch 3: 7, où "les Israélites firent
le mal aux yeux du Seigneur en servant Baal et Astaroth". Ces quelques
passages se rapportant à la grande déesse mis à part, les compilateurs
de la Bible n'ont certainement pas souhaité reconnaître combien puissante
et universellement répandue était la croyance et la vénération pour le
principe divin féminin.
Dans une semblable
perspective, l'ouvrage de Merlin Stone - STONE Merlin, Quand Dieu
était femme. Au-delà de la fable d'Adam et Eve: d'où provient notre
mythologie intérieure ?, L'Étincelle, 1976, 350 p., réimpr.,
1989. - rappelle combien le culte de la Grande
Déesse, c'est-à-dire du principe féminin, créatrice de Vie ou Reine
du Ciel, probablement la plus ancienne forme de religion qui puisse être
indirectement connue, et déjà tombée à l'arrière-plan en Inde, à Rome,
dans les cultures germaniques, etc., à l'exception peut-être des anciens
Grecs qui l'auraient maintenue vivante associée au culte de Deméter, la
terre-mère (Albrecht Dieterich, La Terre Mère, 1903), fut l'objet d'une
violente répression de la part des croyants sectateurs des mythes bibliques
qui en effacèrent jusqu'au souvenir pour mieux faire prévaloir l'exclusivisme
du "Notre Père", répression dont furent victimes en premier lieu ses adoratrices,
de la "prostituée sacrée" à l'éternelle servante ou séductrice que serait
la femme... D'où une lecture particulière de ces mythes intellectualisés
et d'élaboration tardive de la Création, de la Chute, du Paradis perdu,
qu'on pourra avantageusement compléter par :
- GRAVES Robert, PATAI Raphaël, Les Mythes hébreux.
Traduit de l'anglais par J.-P. Landais, Fayard, 1987, 294 p. qui contient
une analyse systématique des textes de la Genèse directement confrontés
à leurs sources.
- BRINTON PERERA Sylvia, Retour vers la Déesse. Traduit de
l'américain par Françoise Robert, Séveyrat, 1990, 171 p. qui montre dans
une perspective analytique combien s'avère urgente pour nos sociétés la
réhabilitation du principe féminin trop longtemps occulté. Même le nom
hébraïque de Dieu, Yahweh, a été repris du nom égyptien IAO - Taylor,
pp. 21-22.
Les "Douze" sont les maisons du zodiaque
Par ailleurs, il n'y a aucune
coïncidence dans le fait qu'il y ait traditionnellement 12 patriarches
comme 12 disciples, 12 étant le nombre classique des maisons astrologiques,
ou mois. En effet, comme les 12 travaux d'Hercule et les 12 "compagnons"
d'Horus, les 12 disciples de Jésus sont symboliques des maisons du zodiaque
et ne correspondent à aucune figure réelle qui aurait joué un rôle vers
30 après J.-C. Chacun des disciples pourrait correspondre à une haute
personnalité qui gouverne le monde, un des 12 Rose+Croix. Peut-être...
Version améliorée et enrichie
du texte original de S. Acharya, L'auteur (acharya_s)
s'étant servi d'un logiciel de traduction automatique, nous nous sommes
bornés à transposer librement son texte pour une plus grande intelligibilité,
en particulier là où des difficultés de compréhension risquaient de se
faire jour, et à ajouter quelques précisions, d'ordre bibliographique
surtout, allant somme toute dans le même sens.
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