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Les reliques : entre foi et fétichisme
L'Église catholique
romaine a beaucoup à se reprocher en ce qui concerne le fait de cacher,
manipuler ou déformer la vérité. C'est une tradition, dans l'Église,
depuis St Paul lui-même, que je qualifie d'imposteur
! Il savait manipuler les écritures pour les accommoder à
sa sauce.
Du
linceul de Turin, au prétendu tombeau
de St Pierre sous la basilique de Rome et à l'ampoule de sang
de St Janvier à Naples, en passant par les apparitions mariales, la chrétienté
a besoin de toutes ces impostures pour relancer
la foi.
On est libre de ne pas croire à la légende de Saint Iréné ou de Tertullien,
reprise par les papes, pour accréditer la thèse de la présence de Simon-Pierre
à Rome (popularisée par le roman Quo Vadis) pour confirmer
la filiation apostolique romaine. Pour acréditer la foi en la crucifixion
de Pierre à Rome, le Vatican entama des fouilles dans les souterrains
de la Basilique St Pierre et une tombe vide de tout contenu de
la nécropole située sur le cirque de Néron et Calligula
datant du second siècle fut retrouvée. L'identification
des vieux ossements comme étant ceux d'un martyre semble entachée
d'incertitude...
D'après la datation
au carbone des échantillons prélevés en divers endroits, le suaire
de Turin date du Moyen-Âge, mais cette preuve scientifique contrarie
les fanatiques croyants partisans de l'authenticité du saint suaire de
N. S. Jésus-Christ, né d'une vierge par l'opération du saint Esprit. Savent-ils
qu'il y a eu jadis plusieurs suaires en maints lieux depuis le Moyen-âge
jusqu'à la Révolution ? Calvin a ironisé sur ce sujet
: "Quand un suaire avait brûlé, il s'en est toujours
trouvé un nouveau le lendemain." Voyons donc ce qu'il en est
vraiment, selon les derniers éléments de recherche.. Suite.
Trafics de fausses reliques
Entre foi et fétichisme
il n'y a qu'un pas, qui est franchi avec le culte des reliques, et dès
le Moyen-âge leur nombre se multiplia : Enrico
Riboni a noté que deux crânes authentiques de saint Pierre
sont exposés à la vénération des fidèles
à Rome (un à Saint Pierre en Vatican, l'autre à Saint-Pierre-et-Paul-Hors-les-Murs),
ce qui en fait un saint bicéphale. A la fin du Ve siècle,
on dénombrait à travers l'Europe 12 têtes et 60 doigts
de saint Jean, 15 bras de saint Jacques, 30 corps de saint Georges, 6
mamelles de sainte Agathe, et on compta à un moment donné
jusqu'à 3 têtes de saint Rémy, l'évêque
martyr (dont l'une subtilisée par un moine dépêché
illico pour cela) !
Il fallait des reliques pour renforcer
la foi et on en trouva... On en fabriqua de fausses, récupérant
même des idoles du Bas-empire : les reliques de sainte Foy ayant
disparues à Conques, on les retrouva en 1875 et la statuette d'une
reine carolingienne en magestée est depuis présentée
comme étant une Majestée de sainte Foy (photo).
Déjà, la mère de Constantin
le Grand, Sainte Hélène, celle qui inventa le Saint Sépulcre, fit
construire la chapelle pour les pèlerins qui affluaient déjà
en Palestine. Elle voulait absolument rapporter de Jérusalem le bois de
la "vraie croix". Alors que la ville avait été rasée deux fois,
la première fois après le désastre de 70 ap. J-C (incendie lors
de la chute de Jérusalem) et une seconde fois 60 ans après
(pour être entièrement reconstruite en style gréco-romain
sous le nom d'Aelia), on lui trouva ce "précieux" morceaux
de bois des "lieux saints". Plus tard, on en vendit aussi aux
Croisés, l'un d'eux en fit don au Duc d'Anjou qui l'emporta en
Lorraine, ce qui donna la "croix de Lorraine". Le reliquaire
d'une chapelle près de Beaugé en contient un morceau, un
autre est conservé dans le reliquaire de l'église du Lion
d'Angers (trésor actuellement exposé à la Collégiale
St Martin à Angers) et un autre à Zadar, en Croatie, il
y en a partout...
À Paris, la Sainte Chapelle abrite
la couronne d'épine rapportée (avec la sainte lance) de
Constantinople par Saint Louis, mais il en existe un autre exemplaire
dans une chasse d'or et de pierres précieuses fournie par Charlemagne
450 ans plus tôt à l'abbaye de Saint-Riquier (où les
reliques sont la couronne d'épine et les clous de la passion).
Pour saint Basile, « celui qui touche
les os d'un martyre participe à la grâce qui y réside
». Cette frénésie religieuse a atteint son paroxysme
entre le XIIe et le XVe siècle. Il faut croire
qu'il y a eu un sacré trafic ! Les Juifs et les Arabes étaient
de bons faussaires et ils font aussi de belles pièces archéologiques
égyptiennes. Reliques et reliquaires forment dorénavant
de véritables trésors enfermés dans les cryptes de
nos cathédrales. Certaines pièces proviennent des pillages
des Croisés à Constantinople, Antioche, Jérusalem
et Edesse.
Car le christianisme populaire fut constamment
entretenu par cette fièvre passionnée et mercantile. Il
fallait bien relancer la foi vacillante ! Et ne parlons pas du trafic
des indulgences papales pour l'attribution de places au Paradis ! L'argent
récolté par Léon X (1513-1521) a servi à la
reconstruction de la colossale basilique saint Pierre de Rome. La grande
araignée du monde a tendu plus d'un piège pour attirer ses
proies (métaphore nietzschéenne).
Autres impostures, les pèlerinages qui
attirent les foules de croyants à Fatima
sont aussi une "sacrée" affaire pour l'Église
qui les organise. Dans son livre «Fatima, ou
enquête sur une imposture», Gérard de Sède (prix 1977 de l'Union
des Athées) a rassemblé un dossier très bien ficelé.
Téléchargez-en le résumé
(format PDF); ses éléments d'enquête confondants furent
présentés à une émission de télévision
d'Arte (janvier 2002). Le 3e secret de
Fatima fut une bonne affaire pour le pape qui prétendit en
l'an 2000 que la vierge aurait arrêté la balle qui l'avait
blessé lors de l'attentat à Rome en mai 1981.
Enfin, sur ce sujet stupéfiant des apparitions mariales, il y a
aussi :
- Lourdes, qui accueille toujours des milliers de pèlerins et malades,
mais où les miracles de l'eau de source se font de plus en plus
rares. D'ailleurs, il parait que Bernadette aurait été abusée
elle-même :
témoignage de C. Flammarion.
- La Salette, dans les Alpes : encore de pauvres enfants analphabètes,
illettrés, incultes qui auraient vu la Vierge en 1846 et dont la
prophétie de pacotille a fait long feu !
- Rappelons que l'apparition de la sainte Vierge en l'église de
la rue du Bac, à Paris, servit à un trafic juteux de cent
mille petites "médailles miraculeuses" sans valeur, pour
reconstruire l'église dédiée à la Vierge Marie
rue du Bac à Paris, en 1830. A l'endroit où la Vierge aurait apparu
à Catherine Labouré, une statue de la Vierge portant un
globe en or (La Reine du Ciel, ci-contre) fut érigée après
la vente de 100 000 «médailles miraculeuses». Plus tard, l'escroquerie
fut l'objet d'un procès, mais elle a perduré au XXe
siècle.
- En 1981, la vierge serait apparue à 6 jeunes Croates, à
Medjugorge : il faut dire que les villageois étaient bien conditionnés
pour ce genre de chose ! 
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